Il était une fois moi, Anita mais j'ai toujours aimé que mes proches m'appellent Nita car Nita c'est un nom tout rond.
J'ai poussé, entourée de mes parents et de mes 3 frères, dans une petite ferme d'un petit village mayennais, au milieu des champs, des animaux et des bois.
En petite fille hypersensible et émerveillée que j'ai toujours été, je me suis abreuvée de toute cette immensité qui m'a offert un champ illimité de liberté et de créativité.
Nuages, cailloux, branches, plumes.... Des bouts de rien qui devenaient de vrais trésors.
Tous les sens en éveil, j'étais à l'affût de tous ces scénarios merveilleux qui se déroulaient comme par magie, sous ses yeux.
Vers 7 ou 8 ans, j'ai commencé à me passionner pour les livres et je me suis mise à dévorer les histoires, bien au chaud dans ma cabane sous les draps ou nichée dans le creux de mon arbre. A partir de là, les portes de mon imaginaire se sont ouvertes en grand. J'ai fait la connaissance de tas de personnages incroyables. Parfois, ils me semblaient tellement réels que je les imaginais sortis du livre, près de moi, à écouter mes histoires.
Puis j'ai grandi, grandi, grandi... et mon amour pour les livres m'a amenée à devenir bibliothécaire. Un métier passion que j'ai exercé pendant 16 ans. Un beau jour, pourtant, j'ai décidé de partir vers d'autres horizons pour me consacrer à ce qui me faisait vibrer par dessus-tout : partager des histoires avec un public.
Alors, fin 2016, j'ai créé mon activité de lectrice professionnelle avec mon entreprise "Le livre prend l'air ".
Ces dernière années, je me suis à nouveau formée pour devenir ce que, finalement, j'aspirais à être depuis toujours : une conteuse d'histoires.
Et, pour célébrer cela, comme un rite de passage, je me suis offert un nom encore plus rond soufflé lors d'un cercle de femmes. Un nom aux accents d'ailleurs qui aurait pu sortir d'un conte de sagesse améridienne comme je les aime.
Mon rapport avec les mots n'a pas toujours été simple. A l'école, par exemple, quand il s'agissait de lire à voix haute, les mots s’emmêlaient dans ma bouche quand ils sortaient. Je les haïssais les mots pour me faire autant de mal.
En vérité, il m'a fallu bien des années pour apprivoiser les mots et oser les partager avec l'autre. Et cet autre, ce fut d'abord un public d'enfants. Dans leurs yeux remplis de bienveillance, j'ai puisé le courage d'oser raconter et, très vite, je me suis passionnée pour cette pratique.
Puis, je suis devenue maman. Le grand tournant ... Les mots ont pris tout leur sens. Ils sont venus me cueillir dans mon corps et dans mon coeur. Mes enfants étaient là, lovés contre moi, à écouter mes histoires. Je me suis délectée de ces moments magiques. Avec eux, c'était facile. J'osais et je retrouvais naturellement mon âme d'enfant.
A partir de là, j'ai pris conscience de tout qui se jouait véritablement pour moi quand je racontais des histoires... Ce n'était pas seulement le plaisir de partager qui m'animait. C'était autre chose, de plus profond que cela ...
J'ai alors réalisé que les mots faisaient partie de mon chemin de vie et qu'ils étaient là depuis toujours pour m'aider à prendre soin de moi, me permettre de m'exprimer, de rayonner et de m'épanouir en ce monde.
J'ai aussi compris que ça ne s'arrêtait pas là. Que j'avais bien cheminé et que, même si je ne cesserai jamais d'apprendre, le temps était venu pour moi de mettre à profit tout ce que j'avais appris. Alors la cheminante est devenue accompagnante, pour prendre soin des autres par le biais des mots.
NITAYA